Parc Eclat : l’association Champs libres répond à Bertrand Veau
Contre le plan d’urbanisme et le Parc Eclat, l’association Champs libres répond aux propos du maire Bertrand Veau, également vice-président de la communauté de communes.
Le Journal de Saône et Loire - Temps de lecture : 3 min
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En 2019, le 1 er visuel du Parc Éclat historique montrait des combats de gladiateurs. Le parc n’est toujours pas construit, mais les combats sont déjà présents. Photo DR
« Peut-on avoir un débat sérieux sur l’intérêt du projet de parc Eclat pour le Tournugeois ? Il se confirme que non, puisque la réaction de la part de M. Veau au recours déposé par notre association Champs libres ( lire notre édition du 2 mars ) se résume à un parallèle pathétique avec le président russe qu’il invoque dans ses imprécations. Inutile de développer l’indécence de tels propos alors que la guerre en Ukraine bat son plein et que le régime poutinien fait porter ses menaces bien au-delà de la Russie.

M. Veau qualifie les défenseurs de l’environnement et des terres de la Preste d’« extrémistes » qui « sortent la kalachnikov et tirent dans tous les sens ». Cette réaction du maire de Tournus prouve malheureusement que le débat démocratique et l’exercice de droits aussi élémentaires que celui de contester une décision par des voies légales ne vont plus de soi, en France même. Nous confirmons que sur plus d’une quinzaine de points le dossier du PLUi pose problème et demandons simplement à la justice de notre pays de statuer : voilà ce que ne peut accepter Monsieur Veau.

De premières tentatives d’intimidation pour encadrer la vie citoyenne avaient déjà été remarquées en Tournugeois : bon nombre de personnes, soucieuses de la liberté des opinions et du jeu salutaire du débat et de la démocratie, ont en effet été choquées du déploiement inédit de forces de l’ordre, convoquées aux conseils communautaires de 2023 traitant du plan local d’urbanisme intercommunal.

« Le projet de parc d’attractions ne peut être une priorité d’aménagement »
Monsieur le maire ne manque pas une occasion de prétendre que les terres agricoles de La Preste, il y a peu qualifiées par lui de grenier nourricier de Tournus, sont maintenant des friches sans valeur.

Quels sont les véritables enjeux ? Ils sont de deux ordres. D’une part la consommation d’espace agricole et d’espace naturel doit être limitée autant que possible compte tenu des enjeux climatiques et de protection de la biodiversité. Nous traversons des crises profondes dont la crise agricole aujourd’hui est un symptôme. Peut-on revendiquer l’indépendance alimentaire et continuer de sacrifier des terres ? Au moins faut-il le faire pour des raisons d’intérêt public… Or le projet de parc d’attractions, en dehors de l’imagination de ses promoteurs, ne peut être une priorité d’aménagement. La consommation d’espace engagée obérera significativement le futur du Tournugeois.

D’autre part, la réalité financière des parcs d’attractions est particulièrement noire. Déficits comblés par les collectivités, abandons de projets, désengagements de partenaires privés… Les frais de justice engagés par les deux parties sont une goutte d’eau au regard des frais engagés en dépenses d’études (secrètes) et d’acquisitions foncières extravagantes, avec l’argent des contribuables. Éviter le gaspillage supplémentaire de millions engagés en pure perte dans un projet sans avenir, motive notre engagement.

Tels sont les termes du débat. Il a peut-être semblé judicieux à M. Veau de faire diversion par des propos cherchant à disqualifier les opposants à ce projet. Nous ne nous laisserons pas bâillonner. »